Photo Sylvie Reboul
A partir du 1er janvier, on pourra cultiver des vignes n’importe où en France.
Source:http://www.syndicat-cotesdurhone.com/autorisations-de-plantation-bien-comprendre-le-nouveau-systeme-640-page.html
Autorisations de plantation : Bien comprendre le nouveau système,
Le nouveau système des autorisations de plantation permettra à la filière viticole de réguler son potentiel de production. Comment cela fonctionne – t- il ?
Explications.
Pourquoi un nouveau système d’autorisations de plantation ?
En 2007, la Conseil des ministres de l’Union européenne décide de libéraliser totalement la plantation de vigne en Europe à l’horizon du 1er janvier 2016. Mobilisation de la Confédération nationales des vignerons d’AOC (Cnaoc), qui décide de s’opposer fermement et activement à la décision de Bruxelles.
Après plus de 5 années de combat intense, l’ensemble de la filière viticole française et européenne (CNAOC, EFOW), avec le soutien du Parlement Européen, du gouvernement français et des élus (AREV, ANEV), réussit à sauvegarder un système de régulation de plantations de vigne jusqu’en 2030.
La viticulture reste aujourd’hui le seul secteur agricole avec un instrument de régulation de son potentiel de production dans la nouvelle PAC (Politique Agricole Commune). Les droits de plantation laisseront désormais leur place à partir du 01/01/2016 aux autorisations de plantations de vigne.
Quelles différences avec le système de droit de plantations ?
Voir le tableau dans le fichier pdf « Complément à l’article sur les autorisations de plantation » en bas de page.
Comment sont attribuées les autorisations nouvelles ?
Le nombre d’autorisations délivrées ne pourra pas dépasser 1 % du vignoble par an toutes catégories de production (soit environ 7500 hectares en France).
1. Chaque région détermine tout d’abord son pourcentage de croissance pour chacun des segments (AOP/IGP/VSIG). Pour les produits sous AOC/IGP, le taux de croissance annuelle d’une appellation sera proposé par l’ODG et validé par l’INAO, après avis de l’interprofession qui est donc chargée d’établir des indicateurs économiques. Pour les VSIG, les organisations professionnelles locales détermineront les demandes. Une demande régionale pourra être supérieure à 1% de plantations nouvelles. A l’inverse, une région pourra également demander moins de 1 % de plantations nouvelles mais devra obligatoirement le justifier au regard d’un risque de déséquilibre économique.
2. Chaque Etat Membre peut choisir chaque année un ou plusieurs critères d’éligibilité parmi ceux prévus par la règlementation européenne pour l’attribution des nouvelles plantations. Seules les demandes éligibles pourront être examinées. En France, pour 2016, un seul critère a été retenu : la demande d’autorisation ne devra pas comporter de risque important de détournement de notoriété d’une AOC ou d’une IGP.
Ce critère sera considéré comme rempli, si en zone AOC, au moment de la demande, le producteur souhaitant produire du VSIG s’engage jusqu’à la fin du régime, à ne pas revendiquer l’AOC de la zone considérée, ni de procéder à l’arrachage puis à la replantation en vue de produire l’AOC considérée.
3. Si le nombre de demandes individuelles est inférieur aux contingents arrêtés, elles seront toutes acceptées. Si le nombre de demandes individuelles est supérieur, pour hiérarchiser entre les différentes demandes, l’Etat Membre peut choisir de répartir le contingent au prorata des demandes ou en fonction de critères de priorité parmi ceux prévus par la règlementation européenne.
En France, trois critères pourraient être retenus à ce stade. Seraient prioritaires les « nouveaux » vignerons de moins de 40 ans, les plantations qui contribuent à l’amélioration de la qualité des produits sous Indication Géographique (IG) et celles qui favorisent une augmentation de la taille des petites et moyennes entreprises
Toutefois, le dispositif réglementaire national n’est pas encore stabilisé et ne devrait être publié que dans le courant de l’été.
Ou, quand et comment faire ses demandes d’autorisations de plantations ?
. Un guichet unique pour la demande : la téléprocédure France AgriMer / INAO. Toute la demande est dématérialisée et se fait par internet.
. Le dépôt de la demande se fait entre le 01/03 et le 30/04 de chaque année. L’instruction par France AgriMer se fait entre le 01/05 et le 31/07. Les autorisations sont attribuées le 01/08 de chaque année.
. ATTENTION : Une fois l’autorisation attribuée, le demandeur a trois ans pour planter sur la surface prévue. Si, au bout de 3 ans, l’autorisation de plantation n’a pas été utilisée, alors le producteur sera sanctionné. Cependant, dans le cas où la surface attribuée serait inférieure de 50 % à sa demande initiale, alors il pourrait refuser sans pénalité pendant 1 mois suivant l’attribution.
Voir le calendrier d’une année type dans le fichier pdf « Complément à l’article sur les autorisations de plantation » en bas de page.
Que vont devenir les droits en portefeuille ?
Pour éviter que les producteurs ne perdent leurs droits en portefeuille, une période transitoire de 5 ans a été prévue, soit du 01/01/2016 au 31/12/2020.
Pendant ces 5 ans, chaque producteur pourra convertir ses droits en portefeuille en autorisations de plantation, mais la demande devra être réalisée avant la date de péremption des droits. Les demandes de conversion se feront par l’intermédiaire de la téléprocédure France AgriMer / INAO.
Attention, si les autorisations de plantation issues de conversion de droits ne sont pas effectivement plantées alors le producteur pourra être sanctionné.
Voir le tableau récapitulatif dans le fichier pdf « Complément à l’article sur les autorisations de plantation » en bas de page.
Comment fonctionne les autorisations de replantations après arrachage ?
Dans le nouveau système d’autorisation, la replantation de vigne après arrachage sera possible sur demande. Pour cela, les demandes devront être effectuées sur l’outil de téléprocédure avant le 31/07 de la 2ème campagne qui suit l’arrachage. Une autorisation de replantations sera alors automatiquement attribuée.
Si le producteur n’effectue pas de demande de replantation avant cette échéance, l’autorisation sera définitivement perdue. Une fois l’autorisation de replantation attribuée, le producteur a 3 ans pour replanter effectivement la superficie prévue.
Dans le cas inverse, son autorisation sera perdue et il s’exposera à des sanctions, comme dans le cas des conversions de droits en portefeuille (voir tableau ci-dessus). Il sera également possible de restreindre les replantations issues de vignes différentes dans les appellations ayant fixé un contingent (clause de sauvegarde). Enfin, les replantations anticipées seront encore autorisées mais soumises à certaines conditions.
Jean Benoît Kremer (Cnaoc)
Disponible au format pdf ci-dessous :
. Un complément d’information sur le nouveau système d’autorisations de plantation
Complément à l’article sur les autorisations de plantation |
Source:http://www.syndicat-cotesdurhone.com/autorisations-de-plantation-bien-comprendre-le-nouveau-systeme-640-page.html