Cassis

Si le blanc cassidain a inspiré ces quelques lignes à Frédéric Mistral, chantre de la Provence, les vins de Cassis en général font également le bonheur des gastronomes et des plus grands chefs cuisiniers. Ceux-ci les recommandent en effet en accompagnement de plats typiquement provençaux, de poissons et de crustacés ou de mets fins. Ils n’hésitent pas non plus à le considérer comme un ingrédient de choix dans leurs spécialités. On peut citer à cet égard  » la nage de crustacés au vin blanc de Cassis  » de J.P. Cassedat. Cette belle réputation n’est pas le fait du hasard. Le site tout d’abord (168 hectares sur la commune de Cassis) jouit de l’association harmonieuse de sols calcaires, de douceur marine, de soleil, de pluies printanières et automnales, caractéristiques d’une Provence clémente. La constance des vignerons cassidains participe à cette réussite. Dès 1935, ces derniers contribuent à la naissance du Comité national des appellations d’origine. Le 15 mai 1936, c’est au tour des Cassis de rejoindre les rangs de la famille AOC :les premiers en Provence et parmi les tout premiers en France. Les Cassidains ont su contourner deux écueils pour pérenniser l’identité et la qualité de leur vignoble. La passation, pas toujours aisée, des terres dans les familles. Et ils ont su résister à l’appel, souvent séduisant, du  » tout tourisme « . Les vignerons sont à l’initiative d’un décret modificatif qui fixe les proportions des différents cépages de la manière suivante. Pour les blancs : Clairette, Marsanne (cépages principaux) ; Doucillon , Pascal blanc, Sauvignon, Terret blanc – limité à 5% – Ugni blanc (cépages secondaires).Pour les rouges et les rosés : Barbaroux rose, Carignan noir, Cinsault , Grenache, Mourvèdre (cépages principaux) ; Terret noir (cépage secondaire limité à 5%).Le décret fixe la production maximale à 40 hl/ha .
2009 est un millésime charnière : il a retenu l’eau des précipitations de l’automne 2008 jusqu’en avril 2009. Ces pluies abondantes ont été bénéfiques mais la carence était telle qu’elles ont simplement remonté le niveau des nappes phréatiques. La poussée du mildiou ne s’est pas fait attendre : il a fallu être très vigilant et traiter souvent. L’autre conséquence est que cette pluie a provoqué une pousse végétale vigoureuse et une véraison rapide. La maturité des raisins est arrivée brutalement et les vendangeurs ont jonglé pour ramasser le raisin en temps. Bien souvent les sauvignons et les marsannes ont été prélevés avant le 20 août. Pour Julien Meffre œnologue à Spectroenologie, le constat est clairest claire,:  » la récolte affichait un degré élevé pour une acidité faible. Les raisins n’ayant pas atteint une maturité complète , le Cassis 2009 s’il reste aromatique, affichera sans doute moins de complexité « . Leur évolution plus rapide nous fera découvrir les arômes de miel et d’aromates dès cet été. Rappelons simplement que le Cassis est épanoui entre 2 et 5 ans selon les millésimes et qu’il offre la possibilité d’être bu maintenant ; à moins de se diriger vers des millésimes plus anciens, dont les 2008 ou les 2006 très en verve. Le dernier choix consiste à consommer les 2010 qui auront profité d’un équilibre retrouvé grâce à Dame Nature, pleins de fraîcheur, de sève et de promesses.

Guide des vins de Provence

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