Provence Sainte victoire
Après un long parcours technique et administratif la nouvelle appellation est née. Concernant 2000 des 2700 hectares de la zone Sainte Victoire – car elle ne concerne pas toute la zone – elle s’étend sur les communes de Chateuneuf-le-rouge, Peynier, Pourcieux, Pourrières, Puyloubier, Rousset et Trets. Elle est le fruit d’un travail conjointement effectué sur le terrain par les techniciens de l’INAO, des œnologues et les 17 vignerons indépendants et les 5 caves coopératives concernés. Depuis des années le vignoble est ausculté pour en extraire les parcelles qui expriment le mieux l’identité forte de la Sainte Victoire. Il faut comprendre par cette sélection qu’une même exploitation sera à même de produire un Côtes de Provence et un Côtes de Provence Sainte Victoire suivant la qualité des parcelles.
Cette nouvelle appellation est régie suivant un cahier des charges plus contraignant que celui des Côtes de Provence et concerne uniquement rouges et rosés :
– Encépagement minimum de 50% grenache+ syrah mais aussi minimum 70% de grenache+ syrah + cinsault. Le cabernet est limité à 10%.
– Rendement maximum autorisé est de 50 hl/ha contre 55 pour les Côtes de Provence.
Rosés : issus par un maximum de 50% en pressée directe ( entendez par cela que le reste du volume fera macération pelliculaire ou saignée
et engendrera arômes et matière)
Rouges : élevage minimum obligatoire jusqu’au 1er septembre qui suit la récolte ( quelle que soit la manière, cuve, fût ou foudre, le vin sera affiné).
La production prévue en 2005 est de 7000 hl soit environ 930 000 bouteilles, celle prévue dans 10/15 ans devrait atteindre 85 000 hl.
Après quelques épisodes de grêle et une gelée printanière, heureusement sans gravité, le soleil s’est aussi fait attendre. La Sainte Victoire possède un terroir riche et acide, les vins sont donc naturellement plus vifs et plus frais . Cette caractéristique a été plus que jamais marquée sur les rosés : les arômes amyliques et les fruits rouges sont de mise. L’utilisation de la syrah n’est pas étrangère à cette famille d’arômes.précisons qu’au départ ce cépage a été planté pour élaboré des rouges. Avec l’engouement elle a migré vers les cuves de rosé. auquelles elle apporte de la sève, de la couleur et de la finesse. Finis les premiers essais de macération ou de saignée : ils sont maintenant au point. En ce qui concerne les rouges, beaucoup de vignerons commercialisent le millésime 2008 plutôt réussi; de belle matière sans être puissants, ils sont frais et élégants et commencent à développer une expression viandée et sous-bois. Les 2006 commencent à évoluer mais sont en pleine forme, encore sur un fruit généreux. Les 2003 que nous avons goûtés étaient étonnants de jeunesse. Ils présentent une structure solidement charpentée avec des tanins offrant encore des possibilités de vieillissement, des arômes de fruits rouges et noirs gratinés par une saison chaude, puis des notes champignons et sous-bois très terroir. Epanouis, tanniques et équilibrés, ils sont les témoins d’un beau millésime sur des vins de garde. Ils seront parfaits sur les gibiers et la viande de caractère
Devenez partenaire et membre de l’ASNCAP : (contact@asncap.fr)